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Un vivier touristique attractif et de transmission culturelle à promouvoir

11 / 08 / 2020


Sous l’égide du Ministère du Tourisme et des Loisirs, un atelier de restitution des résultats d’une étude socio-anthropologique pour la promotion des pratiques ludiques de la Côte d’Ivoire, s’est tenue le 5 août.
Recueillir, classifier dans le but de leur promotion à des fins touristiques et d’éducation citoyenne, les jeux traditionnels ivoiriens, est l’objectif final de l’étude socio-anthropologique initiée par la Direction des Loisirs du Ministère du Tourisme et des Loisirs depuis 2017.
Pour partager le bilan d’étape de cette étude, un atelier de restitution s’est tenu le 5 août à la Salle de conférence du Stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Plateau. Il ressort, sans ambages, au dire de Dr Roland Bini, enseignant-chercheur au Département de Sociologie de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, que « 95% des jeux traditionnels de l’ordre de 50 en moyenne, par aire géographique et culturelle du pays tendent à disparaître ». Et pour le sociologue, membre du Laboratoire d’Etudes et de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Sociales et Humaines  (LERIS),  qui a dirigé l’étude, cette situation  a pour causes principales, l’individualisme galopant, la modification des rapports sociaux, avec une envahissante monétisation de ceux-ci,  et la montée en puissance de la digitalisation des pratiques ludiques, en plus de la trop grande consommation des loisirs et jeux occidentaux et asiatiques.
Face à un tel constat, aussi alarmant soit-il, le Ministre du Tourisme et Loisirs, Siandou Fofana, entretient l’espoir de valoriser et promouvoir notre patrimoine ludique. A juste titre, son Conseiller technique en charge des stratégies, Guy-Francis Kodjo qui le représentait à l’atelier, a indiqué que « les jeux traditionnels, pratiques culturelles et ludiques, jouent un rôle important dans la transmission des valeurs d’une société donnée ». Avec ce que cela implique codes langagiers (gestuel comme verbal), règles et esprit de cohésion sociale, ainsi que d’appartenance sociétale ou anthropologique. Pour le Conseiller technique, une meilleure appropriation des jeux traditionnels par la jeunesse, serait un antidote à des déviances, ainsi qu’une contribution endogène ivoirienne, africaine dans le florilège de la mondialisation des loisirs. Au surplus, il estime que ces jeux, bien réadaptés voire soumis à un lifting, seraient des produits culturels d’appel touristique indéniables. 
Toute chose qui ne peut que réjouir Dr Emmanuel Gala Bi, Directeur des Loisirs et maître d’œuvre de ce rassemblement heuristique.  Et de préciser, au sujet de l’enquête de terrain que l’étude socio-anthropologique portant sur les jeux traditionnels en Côte d’Ivoire a été initiée par sa Direction  depuis 2017. Cette étude, qui s’étend sur les différentes aires géographiques du pays, a permis de recueillir, au bout de trois années, un ensemble d’informations auprès des populations dans les régions suivantes : Gontougo (Bondoukou) et Tonkpi (Man), pour l’année 2017 ; Bafing (Touba), Gbêkê (Bouaké) ; San Pedro (San Pedro) et Marahoué (Bouaflé), pour l’année 2018 ; Mé (Adzopé), Gôh (Gagnoa) et Grands Ponts (Dabou), pour l’année 2019.
L’incidence recherchée, in fine, étant que le Ministère du Tourisme  et des Loisirs enclenche un plan de sauvegarde du patrimoine ludique traditionnel ivoirien. Et ce, avec le concours des Ministères de la Culture et de la Francophonie, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, de la Communication et des Médias, l’UNESCO, entre autres institutions parties prenantes à l’atelier.
Outre l’awalé qui est l’un des jeux les plus connus, l’atelier a permis de (re) découvrir des jeux tels le Fohr (jeux de pions à spirales et toupies) dans le Gontouguo ; le Gblassa (course-poursuite) dans le Bafing, l’Akpo (cache-cache d’objet) dans le Gbêkê ou encore  le Nenangoueu ou le jeu féminin des 9 cailloux dans le Tonkpi, pour ne citer que ceux-ci.
C’est en optimiste de bon aloi que le Directeur des Loisirs, Dr Gala Bi, a tenu à partager cette pensée pour (dé) montrer s’il en était encore besoin, l’enjeu des jeux traditionnels :« Plusieurs facteurs contribuent à modeler la richesse culturelle d’une société. Dans cette diversité se trouve une forme particulière de loisir : les jeux traditionnels (M. Vigne et A. Oboeuf, 2013) ».