04 / 03 / 2019
Un pont culturel et touristique scellé
Trois ministres ivoiriens, un député martiniquais conduisant une quarantaine de ses compatriotes touristes, ont fraternisé en rythmes et rites avec leurs frères et sœurs Abidjanais.
Placé sous le thème « Côte d'Ivoire, terre de brassage des peuples et des cultures », la 7e édition du Carnaval ivoiro-antillais, s’est tenu les 1er et 2 mars 2019 à Blockhaus, village communal de Cocody à Abidjan. Un rendez-vous festif annuel démontrant, à l’envi, que la culture est un produit d’appel touristique à forte valeur ajoutée. Et qui pour cet acte 7, placé sous l’égide du ministère de la Culture et de la Francophonie dont le ministre Maurice Bandaman a fait le déplacement de Blockhaus, aux côtés des co-parrains, Dr Raymonde Goudou-Coffi, ministre de la Modernisation de l’Administration et de l’Innovation du Service public ; et Siandou Fofana, ministre du Tourisme et des Loisirs, a jeté « les bases d’un véritable pont culturel et touristique », pour reprendre les propos du dernier cité. C’était le vendredi 1er mars, à la pl ace de la fête de générations du village.
Justement, outre les propos des trois ministres ivoiriens susmentionnés et le député de Fort-de-France, Jean-Philippe Nilor, qui ont pour dénominateur commun, la protection et la valorisation du patrimoine national, à travers un tourisme mémoriel, notamment avec « nos » frères d’outre-Atlantique (Antilles) que sont la Martinique et la Guadeloupe ainsi que la Guyane, voire toutes les diasporas afro-américaines, le Carnaval a été un savant cocktail de rites cultuels et démonstrations culturelles avec des similitudes. Ainsi, sous des airs de « Fatchué » ou fête de génération chez les Atchan (ou Ebrié, peuple autochtone d’Abidjan), le public s’est ravi de la procession entre chants, danses guerrières et roulements de tambour.
Fraternité vraie
A ce niveau, profitant de ce carnaval qui s’est tenu au lendemain d’un deuil dans le village hôte, des personnalités de premier rang dont le député martiniquais ont offert un rite funéraire selon la tradition antillaise et repris en chœur par tous les participants. Des participants boostés par le maire de Cocody, Jean-Marc Yacé qui, clame que sa commune s’inscrit comme un incubateur de la culture et une destination touristique de premier plan, a mis les petits plats dans les grands pour la réussite de cette édition du Carnaval.
Activités ludiques, découvertes touristiques en forme de mini-croisière lagunaire d’Abidjan, concours culinaires et d’apparats vestimentaires, entre autres activités étaient donc au rendez-vous.
Le carnaval, faut-il le rappeler, est né de la rencontre des cultures européennes et africaines. De nos jours, le carnaval, évènement très populaire, est conduit par sa majesté Vaval, un mannequin géant (bwa-bwa) présenté sur un char et promené dans la ville. Il symbolise une cérémonie d’honneur aux dieux. Chaque année, Vaval est créé en fonction d’une thématique liée à un fait politique ou social. Les Antillais vivant en Côte d'Ivoire y ont donc exporté le carnaval. Qui se déroulait, depuis sa création, à Bingerville, sous la houlette de son fondateur, Georges Ravoteur, chaque année, à la même période durant laquelle il se déroule en Martinique et en Guadeloupe, a été délocalisé cette année à Cocody-Blockhaus.